Rechercher dans ce blog

12 juillet 2008

Du tag au tag.

En voici le but : Le jeu consiste à ouvrir son livre de chevet page 123 et recopier 4 lignes à partir de la 5ème ligne:
Un livre de chevet, mais j'en ai trois d'ouverts, voici donc les extraits:

Le premier:
<< Là, l'extrait ne s'est pas imprimé.>>
Tirées de "Fragment sur le handicap et la vulnérabilité" documentaire sur le handicap de Charles Gardou.


Le deuxième:
<<-Personne a le droit de me frapper! -Ah bon? dit l'homme comme si c'était une information précieuse. Eh bien, je ne suis qu'un idiot d'immigré, je n'en savais rien. -PUTAIN, hurla beefy en tentant de forcer le passage. >>
Tirées de "Retour en Enfer" roman policier écrit par Margaret Murphy.


Le troisième:
<< Ici non plus , pas d'impression.>>

Tirées de "Au carrefour de l'exploitation." Documentaire sur l'exploitation du personnel au sein des entreprises Carrefour écrit par Grégoire Philonenko (l'exploité devenu sociologue) et Véronique Guienne (sociologue et psychologue).

Désolée pour ce retard Fabhyenne. Mais mieux vaut tard que jamais.
Et maintenant qui vais-je taguer ?
Daydreamer.
Attention à la Terre.
Toulouse by Blogs.
Carnet de Noé.
Un jour viendra la couleur orange.
Sauvons la Terre (mangeons des chips)

Moi j'ai fait mon boulot.

Mais ça n'imprime pas les textes des documentaires.
Cela m'apprendra à avoir plus d'un livre de chevet.

11 juillet 2008

Toujours sur le site de l'AFM.

Pour consacrer le maximum des ressources à la réalisation des ses missions sociales (Guérir, Aider et Communiquer), l'AFM veille à ce que les frais de collecte et de gestion restent inférieurs à 20% des fonds employés et que plus de 80% soient consacrés aux missions sociales.

Son objectif principal étant de guérir les maladies neuromusculaires, l'AFM consacre la majorité des fonds des missions sociales à sa mission Guérir. La mission Communiquer concerne la communication liée aux missions sociales qui figure dans les statuts de l'AFM.
> Comment l'AFM a utilisé vos dons en 2007 ? Chiffres clés.


Vous étiez plus de 2 300 à vous être déplacés aux Journées des Familles. 80 médecins-chercheurs sont aussi venus à votre rencontre pour répondre à toutes vos questions et autant d'experts sur le volet "Vie pratique".
Ce rendez-vous annuel était l'occasion, pour certains d'entre vous, de vous retrouver. Pour d'autres, cette "première fois" leur a permis de partager des moments uniques d'échanges, de rencontres. Parmi vous, Sophie Davant, une fidèle parmi les fidèles, a tenu, une nouvelle fois, à être présente, pour fêter, avec nous tous, les 50 ans de l'AFM. Nous avons recueilli aussi les réactions, sur ces deux journées, de Thierry Rousse, nommé coordinateur départemental (Hérault ouest) il y a peu. Tous ces reportages en images sont sur le site Téléthon.

La scolarisation d’un enfant atteint d’une maladie neuromusculaire demande anticipation et investissement personnel. Chaque enfant présente des besoins différents. Des moyens de compensation sont, le cas échéant, à mettre en oeuvre pour favoriser une bonne scolarisation. Quelles sont les démarches à entreprendre pour inscrire l’enfant à l’école ? Comment sont évalués les besoins de l’enfant dans le cadre du dispositif instauré par la loi du 11 février 2005 ? Comment est élaboré le projet personnalisé de scolarisation qui définit les modalités de scolarisation de l’enfant ? Quel est le suivi de la scolarisation ? Quels sont les différents modes de scolarisation ? ...
Vous trouverez, ci-dessous, un certain nombre de réponses à toutes ces questions et bien d'autres. Si, toutefois, vous ne trouvez pas votre réponse, n'hésitez pas à prendre contact et à écrire au groupe scolarité de l'AFM.























L'Intellectuel Précoce.

Qui n'a jamais rencontré un enfant, un adolescent, un adulte dont les remarques, les réflexions, les analyses, l'humour, créations, les inventions... ne correspondaient pas, paradoxalement à son piètre parcours scolaire ou à son échec professionnel ? Pourquoi ? L'explication est dans ce livre.
Dirigé par André Giordan, directeur du laboratoire de didactique et épistémiologie de l'université de Genève et Monique Binda, Présidente de la fédération ANPEIP, Association Nationale Pour les Enfants Intellectuellement Précoces.

Des témoignages où vous comprendrez que les interactions d’une précocité intellectuelle dans le développement de l’enfant engendrent une fragilité qui devrait être reconnue et acceptée,
Des explications apportées par de nombreux articles de professionnels et universitaires ;
Des conseils pour les accompagner, respecter leur différence et éviter ainsi les écueils et le « parcours du combattant ».
L’enfant intellectuellement précoce fascine… indéniablement. On voit toujours en lui le futur petit génie ou l’enfant qui va tout réussir. Pourtant ce terme… ou les autres : surdoués, haut potentiel, doué, etc. recouvre une multiplicité de personnalités et de comportements qui ne garantissent pas toujours la réussite et l’épanouissement personnel.


Paradoxalement, une majorité de ces enfants rencontrent des difficultés liées à leurs particularités, pouvant aller jusqu’à l’échec scolaire. Ceci ne doit plus être une fatalité.
En prenant appui sur une expérience de plus de trente années de travail avec les parents et les enfants, au sein de la Fédération des ANPEIP(Association Nationale Pour les Enfants Intellectuellement Précoces), ce livre veut épauler tous ceux qui souhaitent comprendre et accompagner ces enfants dans leur parcours personnel et scolaire, quelquefois difficile. Sans chercher à avancer de solution-panacée – elle n’existe pas ! –, cet ouvrage offre des possibles éducatifs et des conseils pratiques, corroborés par l’avis de plusieurs spécialistes.
André Giordan, professeur à l’université de Genève, auteur d’Apprendre ! (Belin) et d’Une autre école pour nos enfants (Delagrave), a mené ses recherches au sein du Laboratoire de didactique et épistémologie des sciences qu’il dirige dans le cadre d’expériences sur le terrain auprès d’enfants en difficulté en France et ailleurs dans le monde. Celles-ci lui ont fait remettre en cause nombre d’idées reçues. Il cherche en permanence des solutions possibles et pratiques pour dépasser les lacunes actuelles de l’école. L’échec paradoxal des enfants intellectuellement précoces, les tabous sur ce sujet l’ont amené à collaborer avec l’ANPEIP.
Monique Binda, est membre fondateur et Présidente de la Fédération ANPEIP. Elle a accumulé au fil des années les témoignages des parents et des enfants. Son travail bénévole et continu lui a permis de créer les nombreuses Associations ANPEIP régionales pour accompagner les familles, informer, former, participer à la recherche, et surtout trouver et initier les solutions multiples et nécessaires partout. La connaissance approfondie des particularités et des difficultés de ces enfants, fait d’elle un « expert d’expériences » (reconnaissance attribuée par Françoise Dolto aux parents). Organisatrice de colloques et de séminaires de formation pour l’Education nationale, le corps médical, les psychologues, elle intervient également dans de multiples conférences et réunions.

Table des matières

Préface d’André Giordan ; Préambule de Jean-Charles Terrassier ; Les associations de la fédération ANPEIP ; Introduction de Monique Binda

Première partie : Témoignages et caractéristiques de la précocité intellectuelle

Paroles de parents
Paroles d’enfants
Connaître l’enfant intellectuellement précoce
Deuxième partie : Eclairages des spécialistes sur la précocité intellectuelle

Notions spécifiques en psychologie relatives aux enfants intellectuellement précoces par Jean-Charles Terrassier, Psychologue clinicien de l'enfance, fondateur de l'Anpeip.
Spécificité développementale des enfants à hautes potentialités et vulnérabilité par Laurence Vaivre-Douret, Professeur de psychologie du développement à l'Université Paris V - Nanterre et responsable de l'équipe "développement" dans l'Unité 483 Inserm, Neuropsychologue et Psychomotricienne groupe Saint Vincent de Paul - Necker.
Quand l’intelligence élevée fragilise la construction de l’identité par Jeanne Siaud-Facchin, Psychologue clinicienne.
L’affectivité de l’enfant « doué » au sein de sa famille par Arielle Adda, Psychologue clinicienne.
Enfants surdoués en difficulté : réflexion autour de l’hyperactivité avec déficit attentionnel par Sylvie Tordjman, Professeur en pédopsychiatrie, Chef du Service de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent - Université de Rennes, Responsable du centre de ressources français pour surdoués en difficulté de Rennes (USD).
Haut potentiel et talent : questions de recherche par Todd Lubart, Professeur, Directeur de Recherche du Laboratoire Cognitions et Différenciation, Xavier Caroff, Maria Pereira-Fradin, Recherche CNRS UMR 8 605 Laboratoire cognition et différenciation, Université de Paris V
Précocité et/ou dyslexie par Rosette Bousquet, Directrice Cours CRPS.
Que nous dit l’enfant qui s’ennuie ? par Lysiane Marchal, Psychologue clinicienne.
Les modes de scolarisation des enfants à haut potentiel par Jacques Lautrey, Professeur émérite à l'Université Paris Descartes, Laboratoire cognition et développement UMR CRNS.
« Etre à la fois singulier et comme les autres… » par Laurence Hoëppe, Professeur des écoles spécialisé, formatrice associées à l'IUFM-AIS
Un éclairage philosophique par Françoise Astolfi, Docteur en psychologie, enseignante, formatrice de formateur.
Troisième partie : Accompagner l’apprentissage de l’enfant intellectuellement précoce.

Apprendre… Est-ce possible pour des enfants aux capacités intellectuelles différentes ? par André Giordan, professeur à l’université de Genève, Directeur du Laboratoire de didactique et épistémologie.
Accompagner l’enfant et l’adolescent intellectuellement précoces par Monique Binda et André Giordan

L'enfant surdoué.

Le docteur Klapahouk aborde le phénomène des enfants intellectuellement précoces

vendredi 11.07.2008, 05:10 - La Voix du Nord

Les enfants intellectuellement précoces. Il y a peu de temps que les scientifiques étudient ce phénomène mais l'intérêt qu'on lui porte grandit en raison de la multiplication des tests de QI et l'ouverture de classes spécialisées. Le Dr Klapahouk, neuropsychiatre et psychanalyste, vient de tenir une conférence sur le sujet au Chemin vert.

« Vus au Moyen Age comme des enfants vieillards, les jeunes surdoués ont souvent des difficultés à s'intégrer dans la classe ou parmi leurs camarades car un manque de compréhension et d'intérêts communs empêchent le développement de relations normales », a indiqué le Dr Klapahouk, neuropsychiatre et psychanalyste.

De plus, leurs professeurs auraient tendance à dévaloriser leurs points faibles, ce qui perturbe l'élève et accentue son ennui pendant les cours.

Le neuropsychiatre s'est aussi montré défavorable au communautarisme qui confine ces enfants entre eux et les empêche de se développer dans des domaines autres que ceux où ils excellent.

Une débat philosophique sur l'évolution de la société s'est ensuite tenu entre le psychanalyste et le public. •

Par ailleurs l'attitude ce médecin-chef à l'hôpital psychiatrique de Saint-Dizier est très controversée

<<>>

C'est un sujet encore trop tabou mais en même temps qui induit une grande curiosité. Être parent d'enfant surdoué n'est pas simple car comme je l'ai déjà dit, ces enfants sont "normaux" mais différents dans leur façons de vivre leur "intellectualité".

D'emblée, ils sont dans le sujet même s'ils peuvent être aussi stupide qu'un individu dit dans la norme.

Être EIP n'est pas être intelligent.

Être EIP est juste une façon différente, plus rapide de traiter l'information, d'apprendre, d'enregistrer.

Mais pas forcément d'être intelligent.

Pour moi l'intelligence est une saisie de l'information colorée d'une réflexion sensible, nuancée, trempée dans la capacité à réagir avec humanité. Et là, chacun EST différent.

Comme dans tout groupe et sous-groupe, il existe des individus intelligents et sensibles et d'autre non.

Tout est question de personnalité avec toutes les caractéristiques qui la compose.

Dire cela nous rendrait peut-être les enfants EIP plus humains. Car, dès que l'on parle de précocité, j'ai le sentiment de sombrer dans une hystérie collective du à la fois à l'admiration et à l'agacement.

Encore un qui se croit sorti de la cuisse de Jupiter. Encore une mère qui pense que son fils a tous les droits.
J'en passe et des meilleures.

Mais il ne s'agit pas de ça. C'est beaucoup plus complexe et tellement compliqué à faire comprendre.

Considérer un enfant avec TOUS ses paramètres physiques, psychologiques, mentaux et intellectuels, c'est tout ce qu'il faudrait pour arriver au succès scolaire.

La réussite scolaire n'est du qu'à un vrai travail d'apprentissage avec des petits d'hommes et non comme s'ils étaient des robots.

Ce qui est valable pour ceux qui ont des différences très marquées devrait être la "norme" pour tous. C'est une question de volonté politique mais ce n'est pas la direction prise. C'est dommage, on y gagnerai en qualité de l'enseignement.

09 juillet 2008

Roselyne Bachelot interpellée aux Solidays.

Roselyne Bachelot prise à partie aux Solidays 2008

La ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports avait tranquillement prévu sa petite visite annuelle au festival Solidays. C'était sans compter Bruno-Pascal Chevalier, atteint du sida et révolté par les franchises médicales. "Vous n'avez pas honte ?", lance-t-il à la ministre. Mais elle passe son chemin sans dire un mot, sans même cesser de sourire. Les sonotones ne sont plus remboursés par la sécu?



Bruno-Pascal Chevalier, du mouvement "Ensemble pour une santé solidaire", manifeste depuis longtemps contre les mesures de Roselyne Bachelot concernant les franchises médicales. Le militant, atteint du sida, avait notamment interrompu son traitement pendant neuf mois, entre septembre 2007 et mai 2008.

La maltraitance encore et toujours.

A l'heure des comptes sur les "bienfaits ?" du centre spécialisé et en relisant les termes du contrat de séjour, je constate que non seulement, on n'a pas répondu à la demande de Fiston mais on l'a empêché de s'épanouir dans sa scolarité et sa vie de tous les jours.

J'ai également trouvé ce document consultable ici.

L'état de Max s'est suffisamment aggravé pour lui causer des soucis supplémentaires.
Par exemple le port d'un corset pour corriger la scoliose désormais installée et qui prise à temps pouvait être contenue davantage.

Facile d'invoquer l'évolution de cette maladie.
La scoliose peut créer des troubles respiratoires.

Tout ce que j'ai entendu ces derniers temps n'est pas très réjouissant.

Comment peut-on accuser des jeunes qui ont tant de mal avec leur quotidien alors que des adultes sont payés pour s'occuper d'eux - cette idée de les rendre "autonomes" tout en sachant que cela reste soumis à conditions (parce que c'est une idée de valides) leur sert de caution morale sans réel fondement- refusent de prendre leur responsabilité ?

C'est insupportable pour un jeune qui voit ses zones de mouvements se restreindre petit à petit sans pouvoir rien faire.

Heureusement, le compte-rendu médical vient corroborer les plaintes de Fiston et les miennes.
Il a fallu tout ce temps pour être entendus.
C'est bien trop long, pour lui surtout qui a vu son état s'aggraver..

Je me répète mais cette année passée fut longue et loin du compte...

A signaler cet article traitant de la maltraitance et du handicap.

Maltraitance et handicap
par Jean-Marie Houot

Sujets graves que la maltraitance et le handicap.
Sujets qui sont au coeur des engagements de Jean-Marie Houot. Il souhaite en faire part aux lecteurs de PPL, et attend leurs réactions.
Qui est-il ?
A-t-on besoin de légitimité pour évoquer la maltraitance ?
Le mot fait peur. Nous y avons tous été confrontés un jour où l’autre.
La maltraitance a plusieurs visages, manque de bienveillance, manque d’attention, humiliation, rabaissement. Toujours le regard des autres, et leur comportement, volontaire ou non.
Aveugle ? Oui, c’est vrai JMH est aveugle depuis qu’il a 27 ans. Mais il est loin de se résumer à ce seul qualifiquatif dont on le nomme parfois. Sa personnalité est bien plus riche. Et quand il nous reçoit, confortablement assis, il parle simplement. Il confirme qu’il n’est pas" en situation de handicap "lorsqu’ il parle de maltraitance"...
Séverine Goudard

Naviguer dans l'article :
>> Le rideau noir
>> Le rebond
>> L’acceptation
>> Le dialogue
>> Enfant et adolescent
>> Adulte
>> Ecoute

Séverine Goudard : Qu’ est-ce qui vous a incité à parler de maltraitance ?
Jean-Marie Houot : « Mon implication dans l’association ALMA [1]. Une rencontre avec son Président, André Laurrain, puis la création de ALMA Handicap au niveau national, dont je suis un des référents pour le département de la Meurthe et Moselle » [2].

SG : Votre texte commence par un récit personnel sur votre handicap avant de détailler des situations de maltraitance dans le quotidien, mais vous ne parlez pas de votre vécu personnel de la maltraitance, c’est volontaire ?
JMH : « Oui, je me suis aguerri, je ne veux pas me présenter comme une “personne handicapée persécutée” ! La maltraitance a été une facette importante de la reconquête de mon indépendance. Maintenant, ça ne me gêne pas. Plus on se bat, plus on erradique le risque de maltraitance. »

SG : Et pour les autres ?
JMH : « Ca me touche toujours autant quand je vois de la maltraitance envers les autres. La personne handicapée est plus susceptible que toute autre d’être maltraitée. Il peut donc s’agir de maltraitance volontaire. Plus couramment, on devrait faire plutôt état du manque de bientraitance, par ignorance ou par peur. »

SG : Pour votre implication à ALMA Handicap et plus généralement auprès des personnes handicapées, est-ce un avantage d’être soi-même une personne handicapée ?
JMH : « Je me permet plus de choses, je peux plus facilement aller droit au but et être plus réaliste pour motiver, encourager ou accompagner. Face au handicap, le manque de bientraitance commence quand on veut “faire à la place de”, c’est une dépossession de la liberté d’agir, alors qu’il existe bien des moyens pour “permettre de faire”. Je le vis et c’est aussi pour ça qu’avant de vous proposer ce petit exposé, il me semble nécessaire de vous relater de façon synthétique un épisode déterminant de ma vie personnelle. »

Le rideau noir

Cet après-midi de printemps était particulièrement agréable. Le square que je venais de quitter était très verdoyant, les massifs de fleurs multicolores offraient tous leurs atours. J’empruntai la rue commerçante où les chalands se bousculaient nombreux devant les étals. Je déambulais quand soudain, ce fut le « clash ».
Violemment, un objet me blessa au visage, je restai un instant hébété, portant les mains à mes yeux, je me laissai glisser à terre. Couché dans la voiture qui m’emmenait vers l’hôpital, je me sentis comme enivré tellement je voyais les images danser. Plus nous nous rapprochions du CHU, plus ma vision s’opacifiait. Enfin arrivé aux urgences, je fus immédiatement aiguillé vers le service d’ophtalmologie. « Lésions rétiniennes importantes » déclara alors le professeur vers les étudiants groupés autour de moi. Opéré quarante-huit heures plus tard, je demeurai les yeux bandés pendant un mois. L’opération ne fut pas concluante, une nouvelle intervention eut donc lieu. « Soyez patient ! Cela va s’éclaircir !... » me dit l’interne. Résigné, j’espérai malgré tout l’amélioration de ma vision jusqu’au jour où le professeur, sans aucun égard, me lança : « Monsieur, il vous faudra apprendre le braille !... ». Le choc fut si brutal que j’en perdis connaissance. Lorsque je repris mes esprits, seule l’infirmière était restée à mes côtés. Impitoyablement, j’apprenais que j’étais définitivement aveugle. Cette révélation violente n’était-elle pas déjà une maltraitance ? En tout cas, tel fut mon ressenti. J’avais vingt-sept ans, ma vie venait de basculer. En retrouvant le milieu familial, la réalité m’apparut plus brutale encore, j’avais perdu tous mes repères, je tombais dans une totale dépendance. Je mesurai alors l’immensité du gouffre qui s’ouvrait sur l’avenir. Ma vie au quotidien, sous tous ses aspects, avait perdu son sens initial. Ma relation aux autres, pleine d’incompréhension, se dégrada rapidement. Les violences verbales (reproches de la perte d’emploi et de la baisse des ressources financières), les humiliations (pitié et introspection) m’entraînèrent insensiblement vers le désespoir, jusqu’à souhaiter en terminer avec la vie. Cette révolte violente contre moi-même n’était autre que l’expression d’une souffrance à laquelle je voulais mettre un terme.

Le rebond

Une opportunité me permit d’entrer dans un centre de rééducation sensorielle. S’ouvrit alors le temps de la résilience, je repris confiance en moi. Au fil des semaines ma capacité à rebondir s’affirma, le défi pour ce nouvel avenir s’afficha ... Ces événements se sont déroulés il y a trente-cinq ans déjà. Sans être un spécialiste, avec le recul, je m’autorise à vous faire partager mon ressenti sur la maltraitance et ce qui l’engendre.
Vivant désormais le handicap de cécité au quotidien, j’observe toujours qu’étant minoritaire dans la société, il n’est pas facile de traverser la vie sociale sans encombre surtout quand les difficultés émanent de l’environnement qui ne sait pas ou qui ne veut pas savoir.
On peut observer que la personne handicapée est partiellement ou totalement dépendante. Le handicap peut être physique, psychique, sensoriel, mental ou cognitif. Ces déficiences ont un impact différent, si elles sont innées ou contractées au cours ou en fin de vie. La personne concernée est souvent définie par le stigmate de son handicap. Il est commun d’entendre : « je vais faire traverser la rue à l’aveugle ... » ; Ou encore : « à cette réunion, il y avait plusieurs fauteuils roulants ». Et aussi : « tu as entendu le débile ? ... ». Ce sont là des maltraitances avérées. S’agissant avant tout d’une personne à part entière, il est inacceptable qu’elle soit définie par ce qui la caractérise comme étant différente des autres dans sa façon d’être. Selon la situation dans laquelle elle se trouve, celle-ci sera plus ou moins vulnérable, ainsi elle offrira une prise plus ou moins grande au maltraitant potentiel.

L’acceptation

Si nous avons tous notre talon d’Achille, celui-ci est beaucoup plus évident chez la personne handicapée. De façon inconsciente, ou parfois plus perverse, on imagine facilement comment peut être manipulée, à son insu, la personne en situation de handicap. Croyez-vous, par exemple, qu’il soit sain de parler en présence d’une personne sourde, en pensant que celle-ci n’entendra pas, bien qu’elle soit concernée directement ?
Il y a aussi l’incivisme de l’automobiliste qui prendra la place de parking réservée ou qui stationnera sa voiture sur le trottoir, obstruant le passage. Autre exemple vécu au quotidien : la personne dépendante, seule à son domicile, qui attend hypothétiquement l’assistance d’une tierce personne ou d’une infirmière, s’angoisse, soulignant davantage sa vulnérabilité. Il n’est pas rare que certaines personnes indélicates profitent du non-voyant, en prenant sa place dans une file d’attente avec le sentiment du « pas vu, pas pris ». Il lui arrive parfois d’être escroqué par un tiers, soi-disant de confiance, qui lui fait signer abusivement des chèques ou tout autre document l’engageant.
Jouissant d’une curiosité malsaine en découvrant son courrier, une tierce personne peut aussi en dévoiler son contenu vers l’extérieur. Il est facile de déstabiliser un sujet handicapé psychique en l’agressant verbalement, sachant comment l’atteindre par ce qui est justement sa déficience. S’il n’est pas évident de cerner le degré de handicap mental d’une personne, on voit aisément comment celle-ci peut être maltraitée : atteinte physique, abus sexuel ou toute autre manipulation.

Le dialogue

Nous avons tous deux types de relations : la relation à nous-mêmes et celle aux autres. Cette notion ne peut pas être appréhendée par tous, en particulier par les personnes dont le handicap mental est important.
Dans le premier cas, nous savons ce dont nous sommes capables, cela dépend entièrement de nous ; faute d’accepter son handicap il est essentiel de l’avoir admis. La confiance en soi passe par une estime de soi. En sachant ce que nous sommes, nous savons ce que nous pouvons. Ne pas se conformer à cette réalité est un manque de respect envers soi-même. En s’infligeant cette maltraitance, nous augmentons l’effet négatif du handicap.
Dans le second cas, la relation aux autres est à construire, son contenu sera fait de la communication que nous établirons. Le rapport de « pouvoir » sera mis en évidence, la personne handicapée se trouvant reléguée en situation d’infériorité. La plupart du temps, il nous appartiendra d’établir le dialogue, notre interlocuteur étant plus mal à l’aise face à notre situation de handicap.
Se montrer impérieux ou trop exigeant engendrera un comportement de fermeture ou de rejet. Dans ce cas, qui maltraite qui ? Voyez que notre attitude est déterminante en matière de communication. Notre ouverture d’esprit et notre clarté d’expression induiront, le plus souvent, l’établissement du dialogue. Nous sommes là, me semble-t-il, au cœur de ce qui caractérise notre vie au quotidien. Qu’il s’agisse des autres ou de nous-mêmes, nous avons peur de l’inconnu. Pourquoi sommes-nous interpellés par une population d’une culture ou d’une confession différente de la nôtre ? Etre intimidé par un cadre supérieur ou se détourner d’un SDF ne sont-ils pas des comportements de méfiance ? Pourquoi donc s’étonner qu’une personne malade ou handicapée puisse engendrer un comportement identique ? Dans ce cas, il s’agit d’une projection, cela dérange parce qu’il y a transfert.

Enfant et adolescent

Force est de constater que la maltraitance la plus commune est d’ordre sociétal, l’image de la personne handicapée indispose car elle renvoie à l’autre, tel un miroir, une image qui pourrait être cet autre. Moins la personne concernée est intégrée, plus elle adopte un profil bas. Pour éradiquer ce préjudice, la personne handicapée doit se mettre au cœur de son projet de vie. Afin que cela soit possible, on doit lui rendre accessible tout ce qui fait la citoyenneté, l’école, le sport, les loisirs, la culture, la formation professionnelle, l’emploi avec les aides nécessaires, qu’elles soient techniques ou humaines.
Par ce bon équilibre, l’état d’esprit de la personne en situation de handicap se trouvera ainsi proche de tout autre, et donc plus apte à se protéger des maltraitances.

La meilleure façon de faire échec à celle-ci passe avant tout par la prévention. C’est dès l’enfance qu’il va falloir être constructif, les moyens pour y parvenir seront basés sur l’exacte reconnaissance du handicap et de l’établissement d’une parfaite communication.
Si la naissance d’un bébé est un heureux événement, la révélation d’un handicap plus ou moins grave de l’enfant va cruellement modifier, dans un premier temps, le fonctionnement de la cellule familiale. Les parents déroutés, faute d’informations, pourront être maladroits, impatients voire violents, signes d’impuissance. Une évolution de ces comportements passe obligatoirement par l’acceptation d’avoir un enfant différent des autres. Les parents lui apporteront toute leur affection sans l’étouffer, et ne devront sans doute pas nourrir le fantasme d’en faire un enfant comme les autres. Attendre de lui un comportement ou une évolution identique à ses semblables serait lui nuire, lui infligeant une souffrance.
Pour son meilleur épanouissement, il sera important de lui offrir l’ouverture sur le monde le plus tôt possible. Notre société permet aujourd’hui son accueil dès l’école maternelle en milieu ordinaire. Il faudra être, là aussi, très vigilant. Même si des aides techniques et humaines apportent une compensation spécifique, les établissements spécialisés pourront lui donner le complément indispensable à son évolution. L’enfant, par définition, fait confiance à l’adulte, il n’a pas d’autre référence, parents et éducateurs devront être très attentifs à son bien-être. Un bon équilibre des activités offertes est indispensable, sous-estimer ses capacités ou au contraire les surévaluer, serait le maltraiter. L’écoute n’est pas que celle des mots ; elle passe aussi par le décryptage de ses actes.

En milieu ordinaire, l’enfant en situation de handicap sera confronté à ses camarades, il va sentir la différence sous divers aspects : un regard curieux posé sur lui, une agression verbale ou physique, l’humiliation mais aussi l’attention particulière plus affective. Une question reste posée :
Est-il souhaitable d’exposer ses enfants en milieu non protégé ? Tôt ou tard, l’insertion dans la vie sociale se fera pour le bien de chacun, le personnel encadrant veillera au déroulement des bonnes pratiques pédagogiques. Une plus grande vulnérabilité existe, par exemple, chez les enfants et adolescents autistes et trisomiques, même si ceux-ci sont partiellement intégrés en milieu ordinaire. Les jeunes résidant en institution, déficients mentaux ou lourdement handicapés, ne sont pas à l’abri de maltraitances. Ne sous-estimons pas ces faits, les traumatismes engendrés chez l’enfant laisseront des traces indélébiles, accentuant encore le ressenti de handicap. La prévention s’impose.
Le recrutement des personnels soignants, éducateurs ou autres intervenants, doit se faire de façon très sélective. Des tests psychologiques et des jeux de rôles peuvent mettre en évidence les éléments disqualifiants. Il serait souhaitable également que dans les règlements intérieurs de ces établissements figure la possibilité de révocation de toute personne maltraitante.

L’adolescence est une phase importante dans la vie de chacun. Elle revêt toutefois un caractère particulier. Découvrir la transformation de son corps vers sa finalité n’est pas chose évidente. Le regard de l’autre posé sur soi est souvent révélateur. Nouer des relations sociales ou affectives nécessite un combat au quotidien. La prise de conscience de la condition de personne handicapée est souvent vécue comme facteur d’exclusion, entraînant la dévalorisation de soi, la honte et souvent la révolte.

Adulte

Arrivé à l’âge adulte, chacun de nous aura pris un parcours différent. Avec la particularité de notre handicap, bien des chemins se sont fermés. L’essentiel est que chacun ait trouvé sa voie pour peu qu’on lui ait permis de mettre en œuvre ses choix. Cela n’et pas toujours le cas, bien souvent l’orientation socio-scolaire se fait sans nous y associer pleinement.

L’entrée dans la vie active et citoyenne représente pour la personne handicapée un véritable challenge. Ce défi vaut la peine d’être relevé, même si cela n’est pas toujours facile au quotidien, la nature nous commande d’aller de l’avant. S’il s’agit de vie professionnelle, l’important est que la formation corresponde parfaitement au poste brigué. La fonction souhaitée par notre employeur doit être satisfaite à 100 %, c’est le meilleur gage d’insertion et d’épanouissement qui soit profitable à tous. Déroger à cet impératif expose le salarié au harcèlement : il lui est reproché une production insuffisante, une adaptation trop lente, remarques souvent injustifiées, lui laissant un sentiment d’injustice.
C’est souvent la méconnaissance, l’incompréhension, la gêne, l’intolérance, ou tout simplement la peur qui empêchent la concrétisation d’un emploi. Pour ne pas avoir à faire face à ce qui apparaît comme un problème, on préfèrera nous aiguiller vers un atelier protégé ou un CAT, par exemple. Heureusement que ces établissements existent, ils permettent à certains d’entre nous de se réaliser socialement. Toutefois, cette situation peut être mal vécue, le salarié se sentant employé au rabais et, de ce fait, peu reconnu.

La vie professionnelle en milieu ordinaire, une implication dans le monde associatif et un mandat d’élu municipal me permettent d’aller à la rencontre des autres, ce qui a nourri ma réflexion sans toutefois en tirer de conclusions hâtives.

Ecoute

A la mairie de notre ville de Vandoeuvre sont organisées régulièrement des réunions de concertation avec la participation de citoyens handicapés et d’associations les représentant.
Chacun peut exprimer sa demande ou faire des suggestions, son implication étant révélatrice d’une détermination de vivre pleinement citoyen.
Si les problèmes d’accessibilité sont évoqués avec souvent beaucoup de passion, la rencontre de visu est plus évocatrice ; il n’en demeure pas moins que l’expression des demandes constitue la partie émergente d’un iceberg dont la partie immergée m’est souvent révélée par des entretiens individuels. C’est là que se confirme le vécu réel de ces personnes au quotidien avec leurs souffrances, leur solitude et leurs interrogations. L’isolement, par manque de communication ou de compréhension, et le rejet sont souvent ressentis, à juste titre, comme une maltraitance permanente. Bien qu’il y ait une certaine évolution dans les mentalités, je crains qu’il ne faille sans cesse remettre l’ouvrage sur le métier... Trancherons-nous un jour ce « nœud gordien » ? Par comparaison, l’image que donne une personne âgée n’est pas ressentie de la même manière, s’agissant de notre projection naturelle dans l’avenir, tandis que celle d’un « jeune handicapé » nous renvoie une image insupportable. Enfin, la maltraitance d’ordre sociétal peut apparaître dans différents secteurs. Les adaptations techniques, à l’usage exclusif des personnes handicapées, sont très onéreuses. Les pratiques commerciales sont souvent la cause de discrimination à l’achat de ces matériels pourtant indispensables.
Le fonctionnement de certaines associations dérive parfois, s’éloignant de leur objectif. Certains administrateurs égocentriques, en quête d’existence personnelle, s’arrogent le droit de les gérer sans concertation, la personne handicapée se sentant alors manipulée.
Dans ce même état d’esprit, soyons attentifs à ne pas être pris comme « faire-valoir ». La personne concernée peut, comme toute autre, être exemplaire et faire partager son expérience. En revanche, disposer d’elle dans le but d’en tirer profit serait pervers.
Pour conclure, la prévention de la maltraitance passe sans doute par une écoute constructive et une aide à la réalisation d’un projet de vie dont l’acteur principal est la personne elle-même, avec ses droits et bien entendu ses devoirs. Il est essentiel de ne pas décider ni de faire à sa place tout ce qui peut être réalisé par l’intéressée ; ce serait la rendre plus dépendante, la dépossédant de son projet de vie et, par là même, lui infliger une maltraitance supplémentaire.

Souvenons-nous du « petit pot de terre et du petit pot de fer ». Ce n’est pas facile d’être un petit pot de terre. Mais s’il nous revient aussi en mémoire la fable du chêne et du roseau, il n’est pas si mal d’être le roseau quand la tempête se lève ...

Jean-Marie Houot


[1] ALMA France
Ecouter et prévenir la maltraitance envers les personnes âgées
Numéro national : 08 92 68 01 18
Site Internet www.almafrance.org

Violences matérielles et financières : vols, extorsion de fond, signature forcée, héritage anticipé...
Violences psychologiques : insultes, tutoiement, menaces de rejet, de rétorsions diverses...
Violences physiques : coups, gifles, brûlures, viols, meutre...
Violences médicales : abus ou suppressions de médicaments, abus de neuroleptiques...
Violences des droits du citoyen : vote, tutelle...
Négligences actives : privation volontaire de soins, de liberté...
Négligences passives : abandon, oubli...

source.


07 juillet 2008

De l'enseignement en France et en Finlande.

Jeunesse, Système éducatif & Pédagogie
L'enseignement à la carte ou le cercle vertueux du pari humaniste.

La motivation de l'enseignement français est celle d'une promotion sociale relative, sans référence à l'idée d'un meilleur service rendu à la société. Elle ne peut pas être en harmonie avec l'enseignement identique pour tous imposé par un tronc commun hypertrophié.




L'enseignement à la carte ou le cercle vertueux du pari humaniste


En Finlande, au niveau lycée, sur les 75 modules que les élèves font en trois ans, 40% sont choisis librement par les élèves. Le groupe classe n'existe plus, ce qui signifie que les modules obligatoires sont suivis par les élèves en fonction de leurs inscriptions individuelles, et non pas en fonction de l'appartenance à un groupe classe donné.

On est ainsi aux antipodes de notre tronc commun hypertrophié, avec lequel nos idéologues et autres forts-en-orthographe se sont gargarisés au nom de l'égalité des chances.


A - Le pari humaniste à la base de l'excellence finlandaise

Quelle peut donc être l'analyse de départ pour que l'on puisse avoir à l'arrivée l'écart de performances si bien connu et si gênant pour notre Mammouth?

En Finlande, la fonction sociale de l'école a donc été comprise de manière diamétralement opposée à la nôtre.

Dans toute société, les individus sont à la fois solidaires et concurrents. La nécessité d'une cohésion sociale suffisante pour obtenir un fonctionnement harmonieux de la société est une des préoccupations primordiales de tous les théoriciens de l'éducation.

Dans les attendus de l'analyse qui a orienté l'évolution de l'école finlandaise depuis une quarantaine d'années, on a considéré que, pour ne pas être concurrents, les individus devaient être complémentaires, il fallait donc leur donner la possibilité de faire des cursus scolaires variés.

A travers le choix des modules pris en option, chaque lycéen peut avoir des premières approches sérieuses dans plusieurschamp culturel total pris en compte par le système scolaire et par ses diplômes est automatiquement plus large et plus ouvert sur les applications professionnelles qu'en France.

Chaque élève ayant, au sortir de l'école, plusieurs cordes à son arc, on obtient globalement un climat de confiance, d'où une motivation et une adhésion du public, sans avoir besoin de recourir aux techniques de manipulation et de propagande, avec leurs résultats plus qu'aléatoires.

Grâce à une réponse intelligente au problème fondamental de l'entente sociale, l'enseignement est alors un solide support pour une véritable intelligence collective.

Le pari humaniste aboutit à un cercle vertueux qui le conforte: il développe l'intelligence collective et, à son tour, l'intelligence collective permet le pari humaniste.


B - L'obscurantisme français ou le retour de notre enseignement à ses vieux démons
Lire la suite...

06 juillet 2008

Offre d'emploi dite "raisonnable".

Offre «raisonnable» de l’ANPE : 1h45 sous les cocotiers ! ( Dimanche, 06 Juillet 2008)

Un CDD d’une heure trois quarts pour distribuer des prospectus à Fort-de-France : c’est le plan de carrière déniché par Le Plan B à l’ANPE de Toulouse. Le plein emploi est à portée de main !

Début mai, les journaux se faisaient l’écho d’une offre d’emploi diffusée par l’ANPE et proposant un poste à Pondichéry, en Inde, rémunéré entre 160 et 320 € par mois. C’était tentant, mais Le Plan B a trouvé mieux : un contrat à durée déterminée d’une heure et quarante-cinq minutes hebdomadaires à Fort-de-France, en Martinique, délivré par l’ANPE de… Toulouse.

Objet de la mission ? Distribuer des prospectus pour un salaire hebdomadaire net total de 13 €. Mise en ligne pendant un mois, cette annonce N°186862W n’a, curieusement, jamais trouvé preneur. Elle offrait pourtant l’occasion aux demandeurs d’emploi d’acquérir une «expérience d’expatriation», comme l’avait expliqué Christian Charpy, le patron de l’ANPE, au sujet du recrutement à Pondichéry. Après tout, il suffisait de sauter dans un avion, de mener rondement son affaire puis, fortune faite, de rentrer fièrement au pays en prévision de la prochaine convocation à l’ANPE. Mais les chômeurs n’ont pas l’esprit conquérant. D’où la nécessité de les punir s’ils refusent deux offres consécutives, ainsi que le prévoit la nouvelle «réforme» de l’assurance-chômage.

Contacté par Le Plan B, un cadre de l’agence toulousaine explique : «Nous proposons actuellement à peu près 20% d’annonces aussi bidon que celle de Fort-de-France. L’objectif est de regonfler les chiffres du marché de l’offre d’emploi en Haute-Garonne. Car, tout comme pour les expulsions de sans-papiers, nous devons nous aussi faire du chiffre».

Du coup, les opportunités de carrière se multiplient. Le 3 juin, L’Humanité citait le cas d’un ancien employé d’assurance auquel l’ANPE de Villeneuve-lès-Maguelone, près de Montpellier, proposait un emploi d’une heure par semaine à Sartène, en Corse, pour un magot mensuel de 36 €. «On nous demande de plus en plus de valider des offres d’emploi qui défient le droit du travail ou même le simple bon sens», précise au Plan B Sylvie Combes, une conseillère syndiquée CGT de l’ANPE d’Arles. «Tout récemment, j’ai refusé une annonce pour un CDD saisonnier parfaitement illégal qui ne prévoyait aucune prime de précarité. Mais mon chef d’équipe a validé l’offre. Tout est bon pour canaliser les chômeurs vers les secteurs en tension définis par la direction : les boulots les plus durs et les plus mal payés.»

Essorée, Sylvie Combes compte démissionner de l’ANPE cet été après quinze ans de service. Ça tombe bien : il reste sûrement quelques prospectus à distribuer aux Antilles...

(Source : Le Plan B)